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Entretien avec Ismael Otban Chef de service Djibouti Telecom

C’est quelqu’un de toujours souriant que nous avons rencontré ce matin là prêt à discuter avec tout le monde ; petit moment et nous apprenons qu’il est le chef de service de Djibouti Télécom.

Nous décidons donc de lui demander un entretien, qu’il accepta volontiers.

 Age Numérique : Bonjour Monsieur Ismael Otban Ali,

Tout d’abord, l’équipe d’Age Numérique et d’H-school vous remercient d’avoir accepté de vous prêter à nos questions.

Merci de bien vouloir vous présenter et donner une idée de votre parcours universitaire

 Ismael Otban  Ali :  Je suis de nationalité Djiboutienne et je me trouve actuellement à Abidjan pour assister à la 19ème réunion d’AFRINIC dont le thème porte sur « le renforcement d’infrastructure de l’Internet pour un accès fiable et sécurisé en Afrique ». Après le BAC scientifique, j’ai poursuivi mes études universitaires en France  au sein de la Faculté des sciences de l’Université de Poitiers. Au premier cycle universitaire, j’ai étudié pendant deux ans les sciences de la Matière. Au second cycle, je me suis orienté vers la filière technologique : J’ai étudié l’électronique, l’électrotechnique et l’automatique. Après avoir validé la Maîtrise EEA option télécommunications, j’ai décidé de retourner vers mon pays pour mettre à contribution les savoirs acquis.

AN : Quels étaient vos modèles pendant cette période d’apprentissage ?

 IOA : A cours de cette période d’apprentissage, mes modèles étaient les grands savants scientifiques qui ont illuminés leur époque par leur savoir et leurs découvertes fondamentales qui ont révolutionné la science. Chacun de ces grands savants scientifiques est le père fondateur d’une des majeures branches scientifiques que l’on connait aujourd’hui.

Je pense notamment à :

  • Galilée qui est le fondateur de la physique expérimentale;
  • Isaac Newton qui est le fondateur de la physique classique;
  • Louis Pasteur qui est le fondateur de la microbiologie;
  • Albert Einstein qui est le fondateur de la physique théorique moderne.

 AN : Quel est l’événement ou la rencontre qui vous a le plus marqué dans votre parcours ?

IOA : L’événement qui m’a le plus marqué et influencé mon parcours universitaire est la découverte des facilités incroyables que pouvait offrir un ordinateur. Au milieu des années 90, l’accès à un ordinateur était très limité même en France. Je pouvais de temps à autre utiliser un ordinateur avec une connectivité limité à Internet au sein de la bibliothèque universitaire. C’est ainsi que j’ai pu avoir une passion pour l’informatique et ce formidable outil d’information et de communications que constitue l’Internet.

AN : Djibouti Telecom est-elle une société nationale?

IOA : Djibouti Telecom est une société nationale. Le seul operateur des Télécommunications dans le pays qui offre tous les services des Télécommunications aussi bien pour le grand public que pour les entreprises : téléphonie fixe, téléphonie mobile, Internet …

AN : N’est-ce pas un désavantage pour la population en gardant ce secteur non concurrentiel?

 IOA : Effectivement, je pense que toute situation de monopole est désavantagée pour la population. Le secteur des télécommunications n’est pas encore libéralisé dans notre pays. Je pense que l’ouverture de ce secteur à la concurrence, pourrait permettre à la population locale de pouvoir choisir et la possibilité de choisir un opérateur constitue un gage d’assurance. La concurrence garantit au consommateur la diversité de choix, ce qui va améliorer la qualité du service proposée par les opérateurs et inévitablement, entraîner une baisse des coûts.

AN : Quels sont les objectifs à court et long terme de Djibouti Telecom?

IOA : Tirant profit de la position géostratégique de notre pays, qui est situé au carrefour de trois continents, Djibouti Télécom qui l’operateur national et le seul operateur des Télécommunications dans le pays a investit dans les principaux câbles sous marins régionaux et intercontinentaux qui transitent par la mer rouge.

Actuellement, 3 câbles fibres optiques permettent de desservir les pays avoisinants donnant ainsi à Djibouti Telecom la position du premier nœud d’interconnexion de la Corne de l’Afrique et du Yémen au réseau mondial.

Aussi, Djibouti constitue le point d’atterrissage de 4 câbles sous-marins régionaux et intercontinentaux (EASSY, SEACOM, SMW3 et EIG) accordant à Djibouti Telecom la position du premier nœud d’interconnexion de l’Afrique de l’EST au réseau mondial.

Aussi, Djibouti Telecom projette de participer à deux nouveaux câbles sous-marins intercontinentaux  (Asia-Africa-Europe1 et SEA-ME-WE 5).

En plus de ses infrastructures de transmission diversifiées, Djibouti Telecom a établi un partenariat avec des grands acteurs de l’Internet qui ont installés leur POP à Djibouti afin de proposer aux operateurs régionaux des services IP-Transit variés :

Telecom Italia Sparkle IP: Le noeud IP de Telecom Italia Sparkle est installé à Djibouti depuis Juillet 2010. Il connecte la plus part des trafics IP de l’Afrique de l’Est.

Level-3 : Le noeud IP de Level-3 est présent à Djibouti depuis Juillet 2012. Level-3 possède une forte présence aux Etats-Unis, Europe et Asie. Level-3 gère à travers ses réseaux près de 60% des Trafics Internet dans le monde

STC : Saudi Telecom Company a déployé son point de présence à Djibouti en Juillet 2012.

Djibouti Telecom entend ainsi affirmer et renforcer sa position de HUB régional des télécommunications.

 AN : Quelles sont vos attentes  d AFRINIC19 ?

 IOA : La 19e conférence statutaire d’AFRINIC, qui se déroule du 23 au 29 novembre 2013 à Abidjan a pour thème  le renforcement de l’infrastructure pour un Internet plus résilient et sécurisé en Afrique. Mes attentes d’AFRINIC est surtout est de comprendre davantage sur le processus de migration de l’IPv4 vers IPv6 en s’inspirant de l’expérience des opérations qui ont déjà entamé cette transition ou développé une stratégie nationale de migration vers l’IPv6.

D’autres points techniques qui m’intéressent portent sur la surveillance et la gestion des réseaux, la cyber sécurité ainsi que les meilleures pratiques autour des politiques de la gestion des ressources Internet et de leur gouvernance en général.

 AN : Nous avons entendu que vous préparez AFRINIC20 ? Pourquoi organiser Afrinic ?

IOA : Je voudrais tout d’abord précisé que l’événement que nous accueillerons l’année prochaine à Djibouti du 25 mai au 06 juin 2014 n’est pas seulement une réunion AFRINIC-20 mais il s’agit du Sommet Africain de l’Internet (Africa Internet Summit) qui sera conjointement organisé par AFNOG et AFRINIC.

Il s’agit d’un important événement combinant une série de formation technique, de conférence et de réseautage pour l’industrie de l’Internet. Ce Sommet annuel attire les professionnels et les spécialistes de renommée internationale pour partager les dernières innovations en matière de protocole Internet. Africa Internet Summit vise à répondre aux besoins en constante évolution de l’industrie des TICs et de l’ingénierie IP et integre l’utilisation et l’impact des technologies IP. Les séances comprennent des aspects techniques et commerciaux de l’Internet: à savoir le renforcement des capacités, de l’Infrastructure, Sécurité, Politique, Contenu & noms, numéros de l’Internet et la Recherche.

Cet événement est également une vitrine internationale privilégiée pour promouvoir ses produits et services en matière de technologie de l’information et de la communication.

L’annonce officielle de la tenue de ce sommet est lancée au début de ce mois-ci et les participants peuvent dès maintenant s’inscrire aux ateliers de formation sur le site d’AFNOG : http://www.afnog.org. L’inscription qui sera clôturé le 14 janvier 2014

 AN : C’est votre première visite en Côte d’ivoire ? Comment trouvez-vous la Côte d’ivoire ?

 IOA : C’est ma première visite en Côte d’Ivoire. Dans mon enfance, j’écoutais souvent Alpha Blondy dont j’admirai à travers ses chansons le charisme et l’engagement. C’est à travers Alpha Blondy que je connaissais la Côte d’Ivoire. En mettant le pied à Abidjan j’ai été admiratif de la beauté de la nature et du climat dont jouie votre pays. Il est vrai que beaucoup est à faire pour réhabiliter les infrastructures vitales et je pense qu’après la stabilité politique retrouvée en Côte d’Ivoire les grands chantiers sont lancés.

 AN : Pour conclure, quelle est votre message à l’endroit de cette génération d’africain en mal de repère et en proie à l’afro pessimisme ?

 IOA : Je pense et je suis persuadé que chacun à son niveau et selon ses moyens peut apporter sa contribution pour mettre notre communauté sur le rail du développement en résistant aux facteurs qui peuvent parfois nous désorienter.

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