Age Numérique était présent à la 19ème réunion d’Afrinic qui s’est tenue à Abidjan, du 23 au 29 novembre 2013. Afrinic a pour CEO Adiel Akplogan, un jeune ingénieur expérimenté, accessible et souriant, en poste depuis 2004,. Afrinic est le registre internet pour le continent africain.
Adiel Akplogan, originaire du Togo et du Bénin, tient son blog en anglais, http://www.akplogan.com/, où on apprend qu’il découvre Internet en 1994.
Age Numérique a eu le privilège de pouvoir s’entretenir avec lui.
Age Numérique : Bonjour Monsieur, merci de vous présenter en quelques mots.
Adiel Akplogan : Je suis ingénieur électronicien et titulaire d’une maîtrise E-Business et en technologie.
A 26 ans je me suis retrouvé directeur du systeme d’information de Symbol Technologies en France.
Aujourd’hui, je suis le CEO d’AfriNIC, peu avant j’ai servi en tant que président du Conseil exécutif de Number Resource Organisazion en 2009.
AN : Etudiant et professionnel, quels ont été vos modèles ?
AA : Mes modèles j’en ai eu plusieurs mais ceux qui m’ont donné l’envie de m’engager furent mes professeurs a l’université qui croyaient vraiment en ce qu’ils faisaient et on pu me communiquer leurs passions et leurs rêves.Mon passage à l’ISOC a impacté ma méthode de travail.
AN : Pourquoi avez-vous embrassé une carrière internationale ?
AA : :je n ai pas choisi d’avoir une carrière internationale après mon cursus scolaire et mes actions de développement des technologies au Togo. Mon travail a été remarqué et m a conduit vers d’autres cieux . Cela n’était pas un objectif mais s’est présenté comme une opportunité que je pouvais saisir afin de contribuer et impacter dans mon domaine pour l’Afrique. C’est pour moi un leitmotiv qui me guide dans mes choix.
AN : Quel est l’événement ou la rencontre qui vous a le plus marqué dans votre parcours ?
AA :Une réunion en 2000 en Afrique du sud et ma rencontre Vint Cerf (co- inventeur du protocole TCP/IP.)
Avant cette réunion j’étais en désaccord sur un certain nombre de points avec d’autres acteurs des technologies et au cours de cette réunion, les problèmes étaient débattus et ma rencontre avec Vint Cerf fût décisive, là il m’a partagé sa vision d’ internet et du monde connecté.
J’estimais que l’Afrique avait autant besoin de ces technologies que les autres continents.
Et c’est cela qui a été l’élément catalyseur de mon engagement.
AN : Avez-vous eu des périodes de doutes ou ou des traversées du désert ?
AA : Dans la vie il faut apprendre à utiliser les difficultés pour avancer
Mon parcours parait idyllique,paisible mais j’ai connu des difficultés sur lesquels je n’aime pas trop revenir…
Lorsque j’ai repris les études alors que j’occupais un poste de haute responsabilisé j’ai réappris à vivre comme un étudiant ce qui est loin d’être évident . Aussi ma vie de père de famille souvent éloigné de sa famille pour ses missions ajoute aux difficultés rencontrées lors de mes différentes fonctions .Mais je préfère parler de mes succès car les épreuves sont le passage obligé lorsqu’on entreprend.
AN : D’où est venue l’initiative de Afrinic ?
AA : Afrinic est une initiative lancée par les opérateurs africains en 1997 du fait de l’accès très difficile aux adresses IP. Il fallait avoir notre propre registre africain qui marche.
Afrinic a donc vu le jour dans la période de 1997-2003 et fut ensuite accrédité par l’ICANN
Cela a été complexe a mettre en place et il à fallu beaucoup d énergie pour démontrer l’importance d’un registre propre a l’Afrique car il très difficile de réunir tous les acteurs autour d une même table et définir une architecture homogène pour que le projet soit une réussite.
AN : Quels sont les objectifs à court et long terme d’AFRINIC ?
AA : L’objectif est de positionner l’Afrique sur l’échiquier mondial de la technologie, de permettre un accès facile et aussi d’utiliser correctement internet en Afrique.
Nos objectifs pour AFRINIC 19 est de réussir à faire migrer nos partenaires de IPV4 qui est presque en rupture d’adresses vers IPV6 qui apporte un nombre quasi illimité d’adresses, ce qui garantira un accès beaucoup plus aisé .
AN : Pour conclure, quel est votre message à l’endroit de cette génération d’africains en mal de repères et en proie a l’afro-pessimisme ?
AA : : Pour lutter contre l’afro-pessimisme il faut changer. il faut faire fît de ce que les médias nous montrent ,c’est à dire les guerres, coups d’État et autre et se concentrer sur l’Afrique qui bouge et qui entreprend .On a une remarquable opportunité : presque tout est à faire et la nouvelle génération se doit de relever les défis au risque de ne pas profiter des retombées de la croissance. C’est donc un message d’espoir et d’appel au travail qui est lancé.
Voici quelques pistes :
1- lutter contre les difficultés;
2- chercher les capacités en soi même;
3- renforcer notre confiance en soi pour trouver les solutions à nos problèmes;
4- profiter en tant que jeune de l’opportunité que nous avons de transformer l’Afrique par notre dynamisme;
5- impacter notre environnement immédiat;
6- être dans une dynamique de développement;
7- appliquer un système éducatif de développement au lieu de consommation.