L’émergence numérique, l’affaire de tous

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L’émergence numérique, l’affaire de tous
par Philippe BATREAU

Article paru dans Fraternité Matin

L’Afrique est l’avenir du numérique, pour peu que l’on s’en donne les moyens. Internet est ce sixième continent que nous appelons virtuel alors qu’il est si réel et impactant. La Côte d’Ivoire doit y prendre la position qui lui revient.

Déjà, le numérique représente une part croissante du PIB ivoirien avec un taux de croissance supérieur aux autres secteurs économiques.

Depuis quelques années, les politiques publiques ont commencé à construire l’arsenal juridique et pris des mesures fiscales et économiques pour l’essor du secteur.

Il reste pourtant encore tant à faire, aussi bien en termes d’action publique que mobilisation des acteurs économiques pour que le numérique prenne sa place, celle de catalyseur du développement économique et moteur de l’emploi des jeunes.

Maturité digitale des entreprises, formation aux métiers du numérique, développement des compétences, élaboration des investissements publics en concertation avec les professionnels du secteur, ouverture des marchés publics aux entreprises locales, promotion du .CI, – l’extension nationale internet -, etc.. sont les chantiers devons nous.

Emergence économique, en ouvrant dès le numéro de juillet 2017, qui vient de paraître en kiosque; une rubrique numérique, a compris l’importance des enjeux pour que l’émergence numérique contribue à l’émergence économique, objectif national qui plus que présidentiel doit être approprié par tous les acteurs économiques et sociaux.

Le système éducatif doit aussi entrer de plain pied dans le numérique. L’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire a ouvert la voie. Au delà des cours en ligne, de la formation au code c’est à un bon usage du numérique que doivent être formés les jeunes ivoiriens, sur un plan à la fois personnel et professionnel.

L’illettrisme numérique sera l’illettrisme de demain, agissons pour qu’il soit le plus faible possible. Le système éducatif et la société civile doivent y prendre leurs responsabilités.

Si les acteurs publics ont leur partition à jouer, notamment les ministères, l’ANSUT et l’ARTCI,   celle des acteurs économiques et entreprises de Côte d’Ivoire est encore plus importante.

Sur le plan économique, la CGECI avec les journées de l’entreprise numérique et le Gotic par la sensibilisation nationale et les accords internationaux qu’il noue, ont commencé à agir en ce domaine. Le rendez annuel de l’Africa Web Festival fait aussi oeuvre utile.

L’implantation d’une French Tech à Abidjan, dont Epistrophe est l’un des fondateurs, avec quelques autres acteurs, en concertation en partenariat avec l’écosystème ivoirien, participe à l’effort de développement du numérique.

Au-delà des entreprises du secteur, c’est à l’ensemble des entreprises de Côte d’Ivoire de s’engager dans la transition numérique, de prendre position sur Internet, de s’équiper en conséquence, de former ses employés, s’engager dans la communication et le marketing digital.

Les obstacles sont là et il est parfois compliqué de procéder au changement dans ses habitudes, de passer des organisations pyramidales aux systèmes en réseaux qu’entraîne le passage au numérique.

Le développement numérique est en marche et il entraînera dans son sillage celles et ceux qui ont fait le choix de s’y engager. Les entreprises qui resteront à l’écart seront les parents pauvres du développement qui a déjà commencé.

Les professionnels du numérique sont là pour accompagner les acteurs qui ont la volonté d’avancer et peuvent être parfois désorientés.

C’est aussi l’objet de la nouvelle rubrique numérique qu’inaugure ce mois d’août 2017 Émergence économique avec les experts d’Epistrophe, de donner des clefs pour entrer dans ce monde encore inconnu à beaucoup.

Philippe BATREAU
Directeur Général d’Epistrophe

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