‘‘L’ASF EST UN LABEL D’EXCELLENCE POUR LA DÉTECTION ET LA CERTIFICATION DES MEILLEURES STARTUPS’’
L’African Start-up Forum, est une plateforme de mise en lumière et d’accompagnement des start-ups. Dans cette entrevue, son promoteur, un pur produit académique et professionnel 100% ivoirien expose les motivations de cette initiative.
Qu’est ce qui vous a motivé à créer l’African Start-Up Forum, et à qui s’adresse ce grand rendez-vous de l’entrepreneuriat ?
L’African Start-up Forum (Asf) est le Forum Économique des Startups Africaines qui s’adresse s’adresse à toute personne qui souhaite créer et développer des idées novatrices, technologies ou services, innovants, valorisants, pour apporter des valeurs ajoutées, faire faire un saut qualitatif à l’humanité et surtout à l’Afrique. Cette plateforme vise à promouvoir l’innovation, la créativité et les économies nouvelles et créer de réelles synergies entre les entreprises et les jeunes pousses innovantes, à permettre la rencontre entre l’ensemble des acteurs de l’écosystème des startups, notamment les porteurs de projets, les incubateurs est une autre raison. L’enjeu est de contribuer à la transformation structurelle des économies africaines et d’absorber au moins 30 % des 11 millions de demandeurs d’emploi que connaît l’Afrique chaque année.
Pourquoi une deuxième edition de l’ASF encore à Abidjan?
Abidjan représente la capitale ouest africaine du moteur de l’intégration régionale dans la CEDEAO et l’UEMOA. Paradoxalement, la Côte d’Ivoire offre également un théâtre d’opération pratique avec une population très jeune au chômage d’une importance trop au-delà des taux minima exigés pour un pays à forte croissance. Au vu de cette sociologie partagée avec plus de 60 % des pays africains, il nous est apparu nécessaire de commencer et de consolider l’ASF à Abidjan et d’en faire un pilote à l’effet de permettre à toute l’Afrique d’en tirer le maximum de retour d’expérience quant aux ingénieries qui naîtront de ce forum, pour faire apparaître le rôle important des startups dans le développement économique et social de nos pays.
Quel impact a votre forum sur l’écosystème entrepreneurial ivoirien ?
Les startups africaines membres de notre réseau ont décidé de fédérer leurs forces et actions pour créer cet important espace de collaboration, cette grande plateforme et donner ainsi une direction à l’écosystème des startups en Afrique. L’engouement suscité autour du forum via notre plateforme www.africanstartupforum.com ou www.asf.
africa en 2016 et aujourd’hui en 2017 avec plus de 1 000 jeunes pousses préinscrites dans 15 secteurs d’activités, 250 startups en exhibition et participant au Prix de la meilleure startup africaine 2017, permet d’apprécier notre impact sur l’écosystème ivoirien et du continent. Mieux, l’ASF se positionne comme le label de certification de startups à travers sa méthode original et scientifique de détection des meilleurs profils de startups de qualité. Nos startups ont été retenues comme faisant partie des meilleures dans plusieurs programmes prestigieux d’accélération et de concours dans le monde. L’ASF est membre de la French Tech Abidjan et a pour partenaire institutionnel, l’ambassade des USA à travers son centre d’accompagnement des entrepreneurs locaux. L’ASF met à la disposition des startups de son réseau, un centre incubateur et un espace de coworking dans ses locaux pour le renforcement des capacités. L’ASF donne des formations certifiantes pour permettre aux porteurs de projet d’avoir les acquis techniques financier et managériaux nécessaires à la bonne gestion de leurs startups.
Quelles sont les difficultés que rencontrent les jeunes africains pour créer et perenniser leur start-up, et comment l’Asf compte t-il pallier ces difficultés?
De nombreux jeunes en Afrique et de plus en plus en Côte d’Ivoire sont obnubilés par la création de leurs entreprises, même si, la plupart d’entre eux dans un 1er temps souhaitent d’abord avoir un emploi, parce que formaté académiquement pour trouver un emploi en fin de formation ou après avoir arrêté leurs études. La première des difficultés est le déficit de réglementation et de législation. Les startups africaines pour la plupart ne sont pas protégées par la loi. Elles n’ont aucun statut. En outre, il y a un déficit structurel qui ne permet pas aux startups de mettre en place de pertinentes stratégies en vue de négocier et bénéficier mesures décisionnelles pour bien s’établir et obtenir des parts de marché, nécessaires et primordiales à leur développement, auprès des grandes entreprises et des Etats, pour en faire des entreprises seniors solides. Les structures d’accompagnement existent très peu et les quelques unes qui font l’effort, n’ont pas d’expertises, de moyens, de cadre structurel, ni de financement adaptés aux besoins des créateurs de startups. Notre mission à l’ASF est donc d’apporter notre expertise et notre connaissance du secteur de la création et de la vie des startups africaines pour essayer de pallier ces vides structurels et encadrer, protéger véritablement les startups africaines afin d’en faire des interlocuteurs crédibles.
Les pouvoirs publics doivent externaliser les prestations à réaliser parce qu’ils ne connaissent pas le métier et ne savent pour qui et pourquoi faire ?
L’ASF se présente comme le point d’ancrage et le partenaire capable de rassurer les Investisseurs, Banques, Business Angels, partenaires techniques nationaux et internationaux à travers un mécanisme scientifique d’identification et de mise à la découverte, à travers son réseau de startups.
Avez-vous quelques exemples de belles réussites de startup à nous partager ?
L’histoire assez intéressante de la startup Atrè Marché qui est un service en ligne de vente et de distribution de produits vivriers à domicile, au bureau, au restaurant, à l’hôtel. Elle bénéficie d’un mentoring d’un mentor de la French Tech Abidjan et monte en puissance parce qu’elle réalise des performances depuis sa découverte. La startup HAKILY qui se propose de soigner les enfants victimes d’autisme et de déficience intellectuelle, qu’on appelle encore retard mental. Après sa participation à l’ASF 2016, il construit son 1er laboratoire de production des médicaments
concernés.
Le numérique, internet, les TIC attirent-ils les jeunes ? Quels sont les sujets qui les intéressent en ce moment ?
Énormément de jeunes sont attirés par le numérique . Cette donne prend une dimension importante, ne serait ce que pour réaliser des pans du développement de leur entreprise ou pour s’informer et se former. Le numérique devient incontournable, tant comme outil de création et de gestion de startups, que comme matière de création de jeunes entreprises mais aussi de formation de base, d’amélioration de la santé et des conditions de vie. Les sujets les plus attractifs pour le numérique sont la formation, l’information, la communication, le transport, les finances, les transferts d’argent, la distribution et la vente en ligne (e-commerce), le développement d’applications, l’éducation, la santé, le cinéma, la musique, la création de site internet, le codage informatique, et de plus en plus la robotique et l’intelligence artificielle.
L’Afrique numérique se développe-t-elle aussi vite qu’on le dit dans les médias ? Et comment voyez-vous l’engouement actuel de la France pour l’Afrique numérique ?
L’Afrique numérique se développe à un rythme quasi non maîtrisé. Un africain détient en moyenne et au minimum 2 cartes SIM, et deux téléphones mobiles, qui lui sont d’une utilité même si cela paraît de prime abord superflu. Et cela permet au plus grand nombre d’avoir accès à Internet et aux services et produits dérivés du numérique, même si la proportion d’utilisateurs demeure encore très faible. Le coût de la connexion internet, du numérique et de l’acquisition d’équipement demeurent encore trop élevés en rapport avec la part des utilisateurs qui reste encore à un niveau de pouvoir d’achat et d’accès trop faible. L’engouement de la France pour l’Afrique numérique, reste encore
timide. La French-Tech et l’ASF ont décidé de travailler d’arrache pieds pour permettre à l’écosystème entrepreneurial français d’organiser et de mieux développer le numérique à travers notre implication dans de nombreuses activités du numérique à Abidjan et en Afrique. D’importantes entreprises françaises, sont des structures pionnières des actions françaises pour l’Afrique numérique. Cependant beaucoup reste à faire, notamment à travers des projets opérationnels concrets sur le marché ivoirien du numérique. L’un des objectifs de l’ASF, est d’œuvrer à aider à la mise en place d’actions pragmatiques, d’influence, de réseautage, de mécanismes et de discussions avec l’ensemble des acteurs pour favoriser l’amélioration des coûts de mise à disposition du numérique et ainsi permettre à celui-ci d’effectivement impacter sur le quotidien des nombreux jeunes parce que le numérique peut casser de nombreuses barrières et booster le développement socioéconomique.